Blason de Ré
Ré - Arica Insula - Ratis - L'île aux fougères

 Remarque liminaire - Le nombre de publications, essais, romans ou études* concernant cette petite île de l'Atlantique  n'incite pas à en proposer une énième édition, redondante. On peut toutefois tenter d'apporter un autre regard, mêlant légendes, histoire, géographie et vie contemporaine.
  L'objectif avoué est de brosser un tableau ludique aussi chronologique, objectif et précis que possible, pour inciter le lecteur, sans le lasser, à venir découvrir... en fonction de sa propre sensibilité et de ses centres d'intérêt personnels.

* notamment le livre récent de Mickaël Augeron, Jacques Boucard et Pascal Even 



  De tous temps la façade maritime de la France a intéressé les explorateurs, les navigateurs, à la recherche d'autres horizons ou avides de contrées à apprivoiser ou à conquérir. Les grands ports de conquête sont connus : St Malo, Lorient, Nantes, La Rochelle ou Bordeaux par exemple.
  Les Français se sont intéressés à la conquête du monde mais notre pays a également fait l'objet d'incursions étrangères par soif de conquêtes mais aussi par représailles suite à des attaques menées contre leur propre territoire, comme les Vikings par exemple (voir chapitre 2-3).


Les îles de l'Atlantique
 Belle-île, Yeu, Ré, Oléron... 

  Au large des côtes de l'ouest de la France un chapelet d'îles montre l'importance des bouleversements géologiques antérieurs.
  Nous remarquons sur la carte ci-contre, que ces îles - Belle-île, Yeu, Ré ou Oléron pour ne citer qu'elles - sont constituées des mêmes fonds ou sédiments que le continent et correspondent, par conséquent, à des affaissements du plateau continental. Les causes sont en général sismiques. La terre tremble toujours fréquemment dans cette région mais, de nos jours, les amplitudes sont faibles (inférieures à 5 sur l'échelle de Richter).

1 - Formation de l'île de Ré

Géologie Île de Ré - de 590 à 470 mètres pour le socle -
- A gauche carottage à La Rochelle
-A droite carottage à St Clément-des-Baleines (en Ré)
  L'effondrement tectonique qui s'est produit voici environ 10 millions d'années a donné naissance à 3 ilots : Les Portes, Loix et Ars (Voir ci-contre la partie basse du graphique du BRGM montrant l'affaissement des couches inférieures du sous-sol de 590 à 470 mètres, entre La Rochelle et St Clément-des-Baleines).

  Des scientifiques pensent que la partie la plus importante de l'actuelle île de Ré s'est séparée du continent beaucoup plus récemment - vers le VIIIème siècle - par la conjonction de phénomènes sismiques, de très fortes tempêtes, de raz de marées ainsi que de l'érosion, principalement marine.


Ré en 2018
Carte dite de Rogier datant de 1579









  La carte de Rogier ci-contre, dessinée à main levée, montre bien l'insularité de Ré en 1579.

  La configuration réelle actuelle, sur la carte ci-dessus à droite, dessine clairement les zones émergées initiales (en jaune).

  La continuité territoriale de l'île de Ré a été obtenue grâce aux dépôts sédimentaires qui se sont accumulés au fil du temps : Ars et Les Portes ont été reliées il y a 2 000 ans environ, l'île principale dite "St Martin" s'est trouvée rattachée à Ars au XVème siècle et enfin Loix a rejoint le territoire très récemment au XIXème siècle.

Le Martray - La digue du Boutillon

  Cette continuité reste fragile. En effet, entre La Couarde et Ars, au Martray, l'île montre sa taille de guêpe. Nous y reviendrons plus loin lorsque nous évoquerons la tempête de 2010 qui a justifié de gros travaux anti-submersion sur toute l'ile et notamment au Martray ou une digue moderne de 716 mètres a été terminée en 2017.

2 - Fragments d'histoire régionale

2-1 - Néolithique

Néolithique - Sédentarisation -
Ré au néolithique
  L'homme du néolithique (voici 8 000 ans environ) est passé progressivement du stade de chasseur-cueilleur à celui d'agriculteur sédentarisé.
  Les archéologues (Ruth Fridman, P. Tardy et J.P. Mohen) ont retrouvé des traces de campements datant du néolithique sur les îles de la côte charentaise et notamment sur Ré (carte ci-dessus)

Le Lizay au nord de Ré


Poteries au Lizay
Ré : site du Lizay, des Marchais et du Désert d'enfer







  Des silex, des pierres polies, des céramiques et des poteries ont été découvertes sur le site du Lizay, au nord de l'île de Ré, donc sur l'ancienne île des Portes.

Bois-Plage au sud de l'île  

   Nos ancêtres du néolithique avaient manifestement choisi pour lieu de vie la côte sud de l'île de Ré (presqu'île à cette époque). Les sites inventoriés par les historiens sont, en effet, regroupés entre le Peu des Aumonts, point culminant du promontoire, et le littoral constitué d'un cordon dunaire, d'une longue plage et d'un estran propice à la pêche (voir carte au début de 2-1).  


Foyer des Gouillauds

  Le site des Gouillauds à Bois-Plage est riche en vestiges : céramiques, poteries ou pierres taillées et polies (documenté par J.P. Prouteau et P.PH. Robert). C'est un foyer de 1,4 mètre de diamètre ayant servi à la cuisson des aliments et à la fabrication de céramiques contenant des coquilles concassées.


Pour exemple : Tumulus de Bougon (Deux-Sèvres)
  Par contre, le tumulus du Peu Pierroux qui avait été érigé à Bois-Plage dans la partie boisée près de la route de Gros Jonc a disparu en 1883 au bénéfice de l'empierrement de la chaussée. 
Vase provenant de la nécropole
du Peu Pierroux - Musée E. Cognacq

  Cette nécropole du Peu Pierroux avait été décrite au XIXème siècle par Théodore Phelippot. Son diamètre de 60 mètres et sa hauteur de 3,5 mètres abritaient 2 grandes salles séparées par un couloir.
  Pour illustrer, on peut imaginer la configuration du site en se référant à la photo ci-dessus provenant de la nécropole de Bougon au nord-est de Niort, qui date de la même époque.


Ce qui reste du mégalithe de
La Pierre qui Vire
  Contrairement à la Bretagne, la région d'Aunis ne comporte pas beaucoup de menhirs. Celui de la Pierre qui Vire, bien connu des historiens du XIXème, sur le chemin reliant Bois-Plage à La Noue, n'existe plus dans son état initial. Il servait aux offrandes des Magayantes et, selon la légende, tournait trois fois sur lui-même au solstice d'hiver.

2-2 - Période gallo-romaine

Les Celtes

  Evoquer (en synthétisant...) cette période de grandes transformations que fut l'épopée romaine, pour le sujet traité ici, implique de s'intéresser à l'entité régionale de l'Aunis et plus généralement à celle de la Grande Aquitaine.

  A partir de l'an -500, les Celtes, originaires d'Asie Centrale,  envahirent progressivement toute la Gaule. En -295, l'ensemble de la Gaule était sous influence celte.
  En ce qui concerne l'Aunis et la Saintonge c'est en -101 que les Cimbres, Celtes originaires de l'actuel Danemark, alliés avec les Teutons et les Helvètes, prirent militairement possession de la région située entre les embouchures de la Sèvre et de la Garonne. 


Les santones battaient monnaie
en accord avec les Pictes
  Ces envahisseurs furent appelés Santones par les Gaulois d'alors, c'est-à-dire "migrants" (selon l'historien B.Petit).  L'objectif de ces migrants bien armés était en réalité la maîtrise des estuaires et des ports dans une région au climat agréable, pour améliorer les performances commerciales de leur communauté d'origine.

  Plus tard, les Santones ayant accédé à la demande de leurs amis Helvètes de les accueillir autour de l'estuaire de la Gironde, la migration de cette communauté commença en -58.

  Or, César, consul de la Gaule Narbonnaise dès -59 (dénommée province romaine sur la carte ci-contre), au bénéfice de l'empire romain, vit dans ce déplacement de population un élément risquant de contrecarrer sa soif d'expansion vers le Nord. Il renvoya brutalement les Helvètes dans leur montagne alpine. Ce fut le début de la guerre des Gaules qui s'acheva en -51 avec la coalition des provinces gauloises et la cuisante défaite d'Alésia.

  Pourtant le général gaulois Vercingétorix avait réuni sous son autorité le maximum de tribus gauloises.

  Durant cette période, la région d'Aunis et Saintonge était sous influence des Lémovices, installés dans l'actuel Limousin agrandi, soucieux d'avoir une voie de communication commerciale avec les ports de l'Atlantique. Les Lémovices avaient été mis à contribution par le chef gaulois pour participer à la défense de la confédération. Ils contribuèrent pour un contingent de 20 000 hommes (sur 250 000), contingent qui comprenait 12 000 santones.

Reconstitution : guerriers gaulois
  NB. Pour en terminer avec la période celte, le lecteur peut consulter le site ci-après qui attribue aux habitants de la Gaule ce qui leur est dû et qui ne restitue à César que ce qui est dû à César.
   http://mediolanum-santonum.fr/les-inventions-gauloises.html
  Les livres et les enseignements de l'école en France, depuis qu'ils existent, ont beaucoup attribué à Rome en faisant passer les Gaulois pour des barbares hirsutes vivant dans des huttes et dévorant du sanglier autour d'un feu. L'influence de la chrétienté romaine probablement...!
 ----} Voir par exemple (parmi 20 inventions citées sur le site de Saintes noté ci-dessus): moissonneuse, casque, cotte de maille, tonneau, cervoise, briquet, etc... 

La Pax Romana 

  Les vainqueurs prétendaient amener la "paix romaine" dans les territoires conquis (en liquidant les vaincus).
  L'influence romaine sur l'île de Ré reste très compliquée à cerner. Après Pons pour les Santones, Saintes (Mediolanum) prit toute la place pour les Romains. Cette dernière fut capitale de la grande Aquitaine pendant 2 siècles avant de laisser la place à Bordeaux (Burdigala). 

  La Via Agrippa, voie romaine de la plus haute importance, reliait Lyon à Saintes en passant par Limoges.

  L'Aunis, au nord de l'Aquitaine était un peu "mise de côté".
  Il semblerait qu'une voie romaine provenant, bien sûr, de Saintes et passant par St Jean d'Angély et le Gué Charreau ait abouti au port du Plomb au nord de La Rochelle au niveau de l'Houmeau.

  Synthèse de nos connaissances :
- Sur la partie principale de l'île de Ré, une voie antique, romaine, est avérée en suivant la Raise Flottaise et en se prolongeant vers La Couarde par le chemin de "Mouille Pieds" ;
La Flotte - carte de 1747 -
 Voir "Vieux Port"
 pour le havre de l'époque ancienne
- Les archéologues pensent que l'île était rattachée au continent à l'époque antique jusqu'au désordre sismique du VIIIème siècle qui aurait conduit à l'insularité actuelle ;
- On a trouvé des trésors en bijoux et en sesterces (pièces de monnaie romaines) au Port du Plomb et également en face, à La Flotte, qui semble être, à l'époque antique la cité la plus importante de ce qui était encore une presqu'île.



Le Frepat au Port du Plomb - 2018 -
Au fond le pont de Ré construit en 1988
  Par conséquent, pour ce qui deviendra l'île de Ré, la voie construite sous la domination romaine reliait probablement le port du Plomb avec la pointe actuelle de St Marc, continuait sur l'isthme entre La Rochelle et Ré jusqu'à Sablanceaux, passait à La Flotte et rejoignait La Couarde qui était le terminus à cette époque puisque Ars n'était pas encore reliée à l'île principale. 
  Cette voie fut par la suite souvent aménagée, sur l'île, pour les voies du chemin de fer au XIXème, puis pour les pistes cyclables de nos jours (voir chapitre 3-).

  En plus de l'agriculture de subsistance et de la récolte du sel en vigueur depuis longtemps, nous voyons apparaître la vigne en Aunis dès l'arrivée des légions romaines.

  La viticulture, implantée dès -600 par les Grecs autour de Marseille et généralisée par les Romains, était pratiquée depuis les années -125 en gaule narbonnaise. Ce territoire avait été conquis par Rome pour assurer la continuité territoriale entre l'Italie et la péninsule ibérique.


La Flotte
Thermes romains à La Clavette
  En Aunis l'exploitation de la vigne est avérée dès le premier siècle. Les ports étaient importants car ils permettaient d'exporter sel, vin et autres produits vers le nord de l'Europe : le port du Plomb et celui de La Flotte par exemple.

  En France le christianisme commença à s'infiltrer dès le IIème siècle entraînant des représailles de la part de l'occupant romain. Toutefois, l'empereur romain d'Orient Constantin, qui subissait des velléités de dissidence dans ses territoires orientaux, saisit l'opportunité offerte par les chrétiens de généraliser leurs croyances dans tout l'empire afin de contrecarrer l'influence des gourous de toutes sortes.
  A partir du Concile de Nicée en 325, l'ensemble de l'empire dut se structurer autour de principes communs inscrits dans le Nouveau Testament. L'application en Gaule imposa la conversion du peuple gaulois à partir de cette date. Les druides disparurent et d'autres lieux de culte furent construits souvent sur les ruines des temples gaulois. Il faudra, pour l'île de Ré, attendre l'année 1156 pour voir véritablement se matérialiser l'influence chrétienne par l'édification de l'abbaye des Châteliers par les moines cisterciens (voir chapitre 2- 4).

  L'Empire romain d'Occident fut démantelé définitivement le 4 septembre 476. Les siècles suivants ne semblent pas avoir d'influence notable sur Ré. Les invasions dites barbares (Huns, Vandales et autres Goths) passèrent sans laisser de traces notables.

   Par contre les bouleversements sismiques dans les années 700, que nous avons évoqués plus haut, eurent probablement des conséquences dramatiques sur la vie dans l'archipel et notamment sur la culture de la vigne qui ne réapparaîtra qu'avec l'implantation des moines cisterciens à La Flotte au XIIème.

2 - 3 - Vent du nord sur Ré (noroît pour le vent et norrois pour l'expression orale)

  Au IXème siècle, à nouveau insulaire, à peine remise des troubles engendrés par les phénomènes sismiques du siècle précédent, Ré s'est trouvée sur le chemin suivi par les hommes venus du Nord.


  Revenons tout d'abord sur les conditions de vie de ceux qu'il est convenu d'appeler "Vikings":
Empire romain d'occident en 395
Localisation des Cimbres, des Jutes et des Saxons
  Victimes de l'exiguité de leur territoire, les paysans danois du Jutland (actuel Danemark) avaient été accueillis par leur voisins saxons, au sud de leur presqu'île (voir la presqu'île danoise sur la carte ci-contre). 
Lieu de culte scandinave (an 800)
  Ils étaient très bien intégrés, vivaient suivant leurs propres coutumes et vénéraient leurs divinités ancestrales dans des lieux de culte respectés de tous.

  Mais un élément important vint troubler la quiétude des nordiques. Voir à ce sujet tous les détails au chap. 3 du blog : https://jclnormands.blogspot.com

  En effet, le roi des Francs, Charlemagne, rêvait de reconstituer l'empire romain d'occident. Pour atteindre cet objectif, il engagea une suite d'actions militaires.

  L'une d'elles, de 772 à 775, concerna le territoire saxon. Afin de s'affranchir de ces Danois, irascibles paysans/commerçants/guerriers parfois, Charlemagne commença par les repousser vers leur lieu d'habitat initial. Ceux-ci furent humiliés, décimés ou égorgés. Le roi franc fit détruire tous leurs lieux de culte afin de les évangéliser pour plaire au pape de l'époque et avoir ainsi son soutien. Le but final étant, bien sûr,  d'être adoubé "empereur". On voit sur la carte ci-contre que l'empire en 800 comprenait effectivement le territoire des Saxons sans empiéter sur la péninsule danoise.

  Ces exactions provoquèrent le déclenchement de la rébellion nordique qui transformait les agriculteurs/éleveurs en guerriers lorsqu'il fallait nourrir le clan. S'ensuivirent, à partir de 793, des actions ciblées visant principalement les riches lieux de culte chrétiens puisque cette religion était la cause de leur exode forcé.


Quelles que soient les conditions, le navire nordique navigue...
Cette image provient de l'exposition de mai à novembre 2018
"Nous les appelons Vikings"
au Chateau des Ducs de Bretagne à Nantes
  Voilà pourquoi les Rhétais se trouvèrent confrontés aux assauts des Vikings, commandés par Hasting. Ceux-ci se servirent de leur île en 848 comme base arrière pour organiser leurs raids par les fleuves grands et petits.
Le Knorr ou Longship







  Entre autres endroits, bien avant la Normandie, les Vikings s'établirent, par exemple, sur la Loire, dans l'île de Nantes dès 843 et y créèrent une principauté éphémère en accord avec le pouvoir franc. Il avaient une réputation de pillards exagérément amplifiée par les récits des moines qui étaient leur cible favorite puisqu'ils détenaient les richesses. C'était une époque empreinte de tendresse...

  Les Scandinaves dominèrent l'Europe, notamment sur mer, pendant 3 siècles et se "diluèrent" progressivement dans les peuples locaux à partir de la création de la Normandie en 911. 
  En schématisant : 
 - les Vikings norvégiens s'intéressèrent aux Îles Britanniques, à l'Islande et atteignirent l'Amérique en l'an 1 000 (Anse aux Meadows - image dans la bande latérale) ;
 - les Vikings danois s'occupèrent de l'Europe, négocièrent un territoire en Normandie et devinrent maîtres de la Sicile et du sud de l'Italie, mais aussi de la principauté d'Antioche au nord de la Syrie ;
 - les Vikings suédois, les Varègues, créèrent Novgorod, l'embryon de la Russie, et s'implantèrent à Istambul ou ils assurèrent la sécurité de l'empereur ottoman.

  C'est le parfait exemple d'intégration réussie sans retour ultérieur d'indépendantisme primaire comme on peut le constater pour d'autres communautés.
 (voir à nouveau : https://jclnormands.blogspot.com  au chapitres 4 et 5).

2 - 4 - Les Templiers en Aunis


  Faisons tout d'abord un point sur la situation générale de l'île de Ré à l'aube du XIIème siècle :
- Les historiens évaluent les habitants de l'île à 8 000 au début du Moyen Age. Désertée à cause des colères sismiques et nordiques, Ré vivait surtout de la récolte du sel, de la pêche à pied sur l'estran et en barque dans les pertuis, ainsi que des cultures de subsistance ;
- L'eau douce demandait une gestion continuelle, l'eau des puits étant saumâtre ;
- Les vignes datant de l'époque romaine avaient disparu ou étaient devenues sauvages ;
- Quelques lieux de culte, des chapelles, existaient dans les villages ;
- L'ancien port de La Flotte, près de la Pointe des Barres était utilisé pour le commerce, notamment du sel. C'était le point d'entrée sur l'île.

Implantation d'une abbaye à La Flotte


  Une décision intéressante fut prise en 1139 : la construction d'une importante abbaye sur l'île de Ré. 
  Pourquoi sur une île ? Cet emplacement entraîne obligatoirement des contraintes supplémentaires : accès par mer, port rudimentaire, passé sismique, du sable mais pas de carrière de pierres, eau douce, etc...

Essayons de résumer la situation au début du XIIème :
 - l'Aunis faisait partie de l'Aquitaine ;
- le siège du pouvoir en Aunis était Chatelaillon, érigé en forteresse et port principal de la côte ;
- le duc d'Aquitaine Guillaume X (père d'Aliénor), avait fait l'erreur de soutenir Anaclet, le concurrent du pape Honorius II, qui fut, lui, intronisé en 1124 et soutenu par les institutions religieuses françaises notamment les Cisterciens  ;
- les maîtres de Chatelaillon, Eble puis Isembert étaient en conflit permanent avec les religieux de la région notamment les monastères. Ils avaient fait l'objet d'excommunions par le pape ;
 ayant constaté une dérive dans le fonctionnement de l'institution des Bénédictins qui privilégiaient, de plus en plus, l'apparat et la liturgie (Opus Dei) en négligeant les valeurs de l'humilité et du travail manuel, le moine bénédictin Robert de Molesme créa, en 1098, l'Ordre des Cisterciens à Citaux dans l'Yonne ;
Enluminure Bernard de Clairvaux
- Hugues de Payns créa l'Ordre du Temple en 1113 et demanda au pape en 1127 de confirmer son statut d'ordre religieux/militaire ;
-  c'est le moine cistercien Bernard de Clairvaux, neveu d'un des fondateurs de l'Ordre du Temple (André de Montbard), qui défendit et obtint la reconnaissance de l'ordre du Temple au concile de Troyes en 1128. Il en rédigea la règle, en majeure partie sur le modèle cistercien.


  Cela nous permet de brosser le tableau et de comprendre le contexte des événements qui suivirent.
  En 1130, le duc d'Aquitaine mit la main sur l'Aunis en organisant le siège de la forteresse de Châtelaillon dont la prospérité faisait de l'ombre au pouvoir ducal. Il récupéra une partie des biens de cette seigneurie, sauf l'île de Ré.  
  Par la suite, après plusieurs essais infructueux, au début de l'année 1137, une ultime négociation fut organisée entre Bernard de Clairvaux et Guillaume X d'Aquitaine à Parthenay. Anaclet étant décédé, le duc accepta enfin de se rendre aux arguments de Bernard de Clairvaux et de considérer le pape Innocent II comme chef de l'église.
  Enfin, sans doute en fonction des accords pris avec Bernard de Clairvaux et pour se faire pardonner ses errements par les autorités religieuses, le duc engagea alors 3 actions significatives :
1 - Accueil des Templiers à La Rochelle avec propriétés immobilières en ville. Ces dons, initiés par Guillaume X, furent confirmés et complétés par sa fille Aliénor en 1139.
2 - Mise en valeur, pour le commerce du Temple, du port de La Rochelle succédant à celui de Châtelaillon, détruit en 1130 (le vieux port actuel de La Rochelle fut creusé en 1223, remplaçant le port primitif près du château Vauclair).
3 - Accord avec la famille de Mauléon pour permettre l'implantation d'une abbaye cistercienne (branche Claivaux ou Pontigny) sur l'île de Ré afin de mettre en valeur ce territoire isolé en proposant aux moines cisterciens d'exploiter un domaine important. Le lieu et le dénuement offraient un cadre permettant pour ceux-ci de revenir aux fondamentaux de la Règle de St Benoit : humilité, accueil, pauvreté mais surtout ascétisme et travail manuel.
  Un nombre important de chartes, suite à des dons de la famille de Mauléon, se succédèrent jusqu'en 1452.
Viticulture en hautains par les moines cisterciens
Hautain est une méthode de culture
utilisant un arbre support pour les lianes de la vigne
  Nous pouvons par conséquent apprécier la clairvoyance et la  stratégie de Bernard de Clairvaux qui permit simultanément de remettre l'île de Ré en valeur grâce aux moines-paysans et d'assurer leur protection et la diffusion de leurs produits grâce aux moines-soldats, à leur organisation internationale et à leur flotte. 
Vignes à Ste Marie en 2018
  La construction de l'abbaye se termina en 1156. Ce fut le point de départ de la renaissance de l'île, notamment en reconstituant et en développant la viticulture, mais également en travaillant à la production du sel et aux cultures vivrières.
La nef templière

  Par ailleurs, l'installation des Templiers à La Rochelle leur permit de compléter leur emprise maritime internationale et de se servir de ce port sur l'Atlantique pour desservir le nord de l'Europe et viser les routes vers l'Ouest et les Amériques que les Vikings avaient approchées vers l'an 1000.
Le port primitif au pied du château Vauclair
(sur l'emplacement actuel Place de Verdun)

  Le Temple possédait déjà des bateaux dans les ports de Méditerranée. Quatre nefs furent affectées à La Rochelle en 1234 : Templère, Buszarde, de Templo et Buscart.
  En complément le Temple s'employa à gérer la fortune des nantis, à battre monnaie, à susciter des dons en nature et en revenus réguliers. Leur puissance transversale ne fit qu'aller en s'accroissant dans toute leur zone d'influence. Nous connaissons la suite...


Les Châteliers le 8 août 2018
  Pour en terminer avec Les Châteliers, après tout ce texte, voici quelques images actuelles, en couleurs ...!




  En 1152, Aliénor d'Aquitaine, divorcée du roi de France Louis VII, épousa le futur roi Henri II Plantagenet, successeur en 1154 des rois normands sur le trône d'Angleterre et dans le duché de Normandie.
  L'Aquitaine et, par conséquent La Rochelle et Ré, devinrent anglaises. La région sera reprise par le roi de France Louis VIII en 1224. En conséquence de quoi, le roi d'Angleterre Henri III supprima les accréditations pour le commerce du vin avec l'Angleterre à partir de La Rochelle et Ré et les transféra à Bordeaux.
  Toutefois, les Templiers, grâce à leur réseau de contacts en Angleterre, obtinrent des sauf-conduits qui les autorisaient à continuer le commerce avec ce pays en utilisant leur port de La Rochelle, en particulier pour le vin, qu'il soit produit sur le continent ou sur l'île de Ré. Pour Ré c'était le vieux port ou le port Chauvet qui servait pour le chargement des bateaux. Il aurait même existé une place fortifiée située entre l'abbaye des Châteliers et le port Chauvet pour assurer la protection du site.

Le pertuis d'Antioche

Petit rappel du contexte :
  - Vers -300, la cité d'Antioche fut créée par le grec Seleucos 1er qui lui donna le nom de son père Antochios ;
  - En 1098, le normand Bohémond de Tarente (de Hauteville dans le département actuel de la Manche) fonda la principauté d'Antioche au cours de la 1ère croisade ;
  - En 1113, l'ordre des Templiers fut créé par Hugues de Payns afin de protéger le chemin de Jérusalem. Le port de Lattaquié (Laudicée sur la carte ci-contre) dans la principauté d'Antioche faisait partie des ports utilisés par l'Ordre du Temple pour soutenir l'action des occidentaux au proche-orient ;
  - En 1136, le frère cadet de Guillaume X duc d'Aquitaine, Raymond de Poitiers épousa Constance de Hauteville, fille du prince d'Antioche.


Ile d'Oléron
à gauche : le pertuis d'Antioche
à gauche en bas : le rocher d'Antioche
  Comment voulez-vous qu'avec de telles circonstances, les maîtres marins de La Rochelle n'aient pas eu l'idée géniale de renommer ce qui s'appelait auparavant "La mer sauvage" du joli nom exotique d' "Antioche" pour désigner l'avenue maritime bordée par les îles de Ré, d'Oléron et d'Aix ?  Ils y ajoutèrent même la balise tribord d'entrée dans le pertuis : le "rocher d'Antioche", à l'extrême-ouest d'Oléron.
  Ainsi, après leur long voyage, parfois semé d'embûches climatiques ou barbaresques, les marins étaient accueillis à l'orientale : tapis bleu et bise modérée.

  Que penser de la légende qui attribuerait le nom d'Antioche à une ancienne cité romaine implantée sur le plateau de Chanchardon ? Le grec Antiochos y perdrait son latin...


Epilogue templier 

  Trop puissants, trop riches, trop indépendants, trop arrogants, trop dévoyés selon la rumeur... Faire de l'ombre aux monarques, qu'ils soient royaux, princiers ou religieux, c'est jouer avec le feu !

  En ce début de XIVème siècle, l'Ordre du Temple possédait des milliers de commanderies ou établissements implantés en Europe et au Proche-Orient. Il conseillait les dirigeants de nombreux pays, gérait leurs biens, faisait office de banque mondiale, battait monnaie et assurait la plupart des échanges commerciaux internationaux, civils ou militaires.
  Sous l'autorité directe du pape catholique, l'ordre n'avait de comptes à rendre à personne.
  C'est dans ce contexte, qu'après de nombreuses tentatives infructueuses auprès des papes successifs, le roi de France réussit à obtenir la  dissolution de l'Ordre du Temple par le pape Clément V, en particulier pour récupérer leurs biens, acquis ou reçus en donations.


La nef templière
  Les oreilles templières ayant eu connaissance de l'intention de Philippe le Bel d'arrêter tous ses membres sans attendre l'accord du pape, l'Ordre organisa la réponse. La flotte du Temple fut réunie secrètement à La Rochelle. Les bateaux furent rapidement avitaillés et chargés des biens et documents les plus précieux.


  Dans la nuit du 12 au 13 octobre 1307, les 18 bateaux de la flotte larguèrent leurs amarres. Au petit matin de ce vendredi 13 octobre, dès les premiers rayons de Rê sur le pertuis, les Rhétais de la Pointe de Grignon purent admirer les nefs et galères, toutes voiles dehors, doubler le rocher d'Antioche et faire route au sud-ouest vers des cieux plus hospitaliers.


Extrait d'un,dessin du XIXème siècle intitulé : "Et la flotte templière disparut à jamais..."

  On connaît l'obsession de la discrétion au sein de l'Ordre du Temple ! 
  La rumeur, les fantasmes et les récits légendaires ont surfé sur le mystère enveloppant l'éclipse templière sur fond de "trésor" bien dissimulé, réel ou virtuel.

  Tous les biens de l'Ordre du Temple furent transférés à l'Ordre des Hospitaliers par décision royale du 18 mars 1314.

  La présence templière est avérée au Portugal ou l'Ordre du Temple s'est transformé en Ordre du Christ en 1342 sous l'égide du prince régnant.
Une des représentations
 de la croix pattée
  Quant aux autres destinations nous laisserons aux spécialistes fans de cette époque et aux amateurs d'histoires mystérieures et d'allégories, le loisir d'imaginer la suite de la saga. Par exemple :
- En Ecosse, sur l'île de Mull et en soutien de Robert Bruce en 1314 pour obtenir l'indépendance du royaume face aux Anglais. Ajoutons les symboles, manifestement d'outre-atlantique, intégrés dans la construction de Rosslyn Chapel par William Sinclair en 1441 ;
- Aux Amériques, en collaboration avec les descendants des Vikings, pour apporter leur culture aux Mexicains bien avant les Espagnols ou contribuer à fonder l'Empire Inca, etc...
- Dans toute autre partie du monde, en Asie par exemple, ou chacun peut imaginer des influences ou des analogies, notamment par rapport à la croix pattée.

2 - 5 - Guerre de Cent Ans

  Le grand conflit franco-anglais du Moyen Age, de 1337 à 1453, trouve son origine principale dans la guerre de succession qui fit suite à la mort du roi de France Charles IV. C'est Philippe de Valois qui fut intronisé alors que l'héritier légitime Edouard III d'Angleterre, tenant sa position d'une femme (Isabelle de France), fut interdit de régner grâce à (ou à cause de) l'application récente de la loi salique.

1337 - Début de la guerre de Cent Ans
  Durant les confrontations, La Rochelle et toute la province ainsi que tout l'ouest et le nord de la France furent l'objet de tractations, d'attaques, de pillages, de chevauchées, de retournements d'alliances entre France, Angleterre et Bourgogne (carte ci-contre : 1337).
1453 - Fin de la guerre de Cent Ans
  L'île de Ré n'échappa pas à la règle et vit son territoire passer de mains en mains au gré des traités qui émaillèrent toute la période. C'est au cours d'une de ces incursions, en 1294, que l'Abbaye des Châteliers subit, pour la première fois, de graves dommages.

  Nous ne détaillerons pas ici toutes les péripéties de cette période troublée. Certains noms résonnent à notre mémoire scolaire : Crécy, Azincourt, Poitiers, Castillon, Armagnacs et Bourguignons, Brétigny, du Guesclin, Jeanne d'Arc, Charles VII, etc...Notons simplement que la France se sortit du conflit en ayant réunifié le pays et accroché définitivement l'Aquitaine, donc l'île de Ré, au Royaume de France (carte ci-dessus : 1453)

  En ce qui concerne La Rochelle, c'est au cours de ce siècle tumultueux, entrecoupé de périodes de paix relative, que les fortifications de la ville et du port furent améliorées et sécurisées.

La tour St Nicolas, la tour de la Chaîne et la tour de la Lanterne
vues depuis le port d'échouage de La Rochelle
(photo début XXème siècle)

  Après le creusement du vieux port au début du XIVème siècle, les travaux d'aménagement commencèrent.
  La tour St Nicolas, pièce maîtresse des fortifications de La Rochelle face à la mer, fut construite en 1372.


Entrée du port de La Rochelle par JB Corot
Tour de la Chaîne, Grosse Horloge et Tour St Nicolas

  La tour de la Chaîne date de la même époque. Comme son nom l'indique, elle intégrait le dispositif de mise en tension de la chaîne de fermeture du port entre les 2 tours, ainsi que des réserves de poudre à canon.



Tour de la Lanterne
par l'artiste peintre José

  La tour de la Lanterne est moins ancienne : 1460. Elle servait d'amer et était destinée au guidage des navires abordant le chenal. Au gré des édiles de la ville, elle eut plusieurs affectations mais la plus connue reste celle de  prison, notamment suite à la conspiration dite "des 4 sergents" au début du XIXème siècle (charbonnerie anti-monarchique de 1821).

La tour de la Lanterne, la tour de la Chaîne et la tour St Nicolas
 vues depuis le chenal d'accès au port

2 - 6 - Réforme religieuse

  L'emprise chrétienne catholique sur le territoire français trouve son origine dans la présence romaine. En 325, l'empereur Constantin décida de faire rédiger une forme de constitution, appelée "Nouveau Testament", afin de faire fonctionner l'ensemble de l'Empire sur la base de règles communes. La référence chrétienne (Ancien Testament + textes des apôtres) était fédératrice pour l'époque mais des adaptations furent nécessaires pour la faire accepter par toutes les communautés constituant l'empire.

Schisme chrétien de 1054


  Toutefois un schisme important eut lieu en 1054 et entraîna la séparation des églises d'Orient et d'Occident devenant orthodoxes à l'Est (en bleu) et catholiques à l'Ouest (en orange). Des divergences  importantes concernant la théologie, le culte et le clergé en sont la cause.





Répartition des religions
Noter la zone calviniste de Ré / La Rochelle
  Nous nous intéresserons ici au schisme suivant initié par le moine Luther en Allemagne et par Calvin en France, à partir de 1523. La doctrine proposée, assez complexe, peut se résumer ainsi : retour à la bible et refus de la hiérarchie (notamment du pape et des monarques) ainsi que de tous les accommodements introduits par rapport à la virginité, à la trinité, au célibat, aux sacrements, à l'enfermement monacal, aux indulgences et à l'apparat catholique en général. Différence fondamentale dans les mentalités : le catholique est partisan du secours mutuel et le protestant est l'artisan de son propre salut.
  Cette réforme fait l'apologie de la conscience personnelle, donc individuelle, qui exclut les diktats d'ou qu'ils viennent.
   
  Nous évoquerons plus loin comment ces principes, utilisant la courroie de transmission maçonnique, ont influencé l'élaboration de la Constitution des Etats-Unis de 1787 et la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen votée en France en 1789. 

  La diffusion en France des idées réformatrices fut très rapide. Il faut croire que, dans certaines régions, le terrain était préparé pour recevoir et faire se développer les nouveaux principes. Dès 1534, Calvin, de passage à Poitiers pour promouvoir la diffusion du "Livre de la Bible" imprimé à Genève, reçut un excellent accueil, notamment de la part des étudiants et des universitaires.


La Rochelle - La croix huguenote
  A partir de cette date, les idées de la Réforme se diffusèrent rapidement en Poitou mais surtout à La Rochelle ou la communauté prit une place prépondérante dans l'organisation et l'administration de la ville. La Rochelle deviendra capitale protestante de la réforme en 1558. Dès cette époque, les réformés de France sont connus sous le vocable de Huguenots (provenant de leur lieu de rassemblement à Tours : la tour Hugon ou le roi Huguet, lutin qui apparaissait le soir pour faire peur aux enfants).

  Pour l'île de Ré, très proche et dépendante de La Rochelle, un vent de contestation soufflait déjà depuis quelque temps et beaucoup de Rhétais refusaient de s'acquitter de la dîme, cet impôt destiné à soutenir l'église catholique et devant représenter, peu ou prou, 10% des revenus de chacun. Les lieux de culte catholiques furent pillés ou détruits. De nombreux temples et lieux de prière furent créés sur l'île par les calvinistes. L'Abbaye des Châteliers fut à nouveau dévastée en 1574.

Les guerres de religion

   Les conflits entre protestants et catholiques commencèrent en 1558. Les pillages et la destruction des décorations et statues dans les églises pour les transformer en temples se généralisèrent.
  Quatre guerres de religion eurent lieu entre 1562 et 1598. Parmi les multiples péripéties de ces guerres civiles et religieuses, notons, au cours de la 3ème confrontation, la victoire du futur Henri IV à La Roche-l'Abeille en 1569, sa défaite à Moncontour la même année et le terrible massacre des protestants à la St Barthélemy en 1572.

Grand Temple de La Rochelle - 1603 -
  Après un séjour en Poitou en 1588 et une conversion au catholicisme, Henri de Navarre devint Henri IV en 1589. Il promulgua l'Edit de Nantes en 1597, donnant un cadre à la coexistence des 2 religions.
  Le Grand Temple de La Rochelle fut inauguré en 1603 (voir dessin ci-contre). Il était l'un des plus importants de France et sa configuration quasi octogonale montre bien le principe de lieu centré pour le pasteur avec toutes ses ouailles en amphithéâtre autour de lui, sans espace réservé pour les clercs.

  Toutefois, les termes de l'accord ne convenaient pas à tous les catholiques. Les droits accordés aux protestants furent régulièrement remis en cause et fortement réduits dans le siècle qui fit suite à l'Edit de Nantes surtout après l'assassinat d'Henri IV en 1610.

Les batailles de La Rochelle et de Ré


Dessin de la bataille navale de 1622
A gauche : la flotte huguenote
a droite : la flotte envoyée par Louis XIII

  Une première bataille navale se déroula le 27 octobre 1622 entre la flotte du duc de Guise et celle de Jean Guiton, maire de La Rochelle, dans le pertuis breton, en face de St Martin-de-Ré. Les royalistes firent demi-tour sans avoir pris la ville.

Fort de La Prée - Le petit port débouche face au continent








  Bien que protestants, les Rhétais, dirigés par Toiras, étaient restés fidèles au roi de France. Afin d'assurer la protection de l'île, ils entreprirent en 1626 la construction d'une place forte à La Prée sur la commune de La Flotte en récupérant les matériaux sur le site dévasté de l'Abbaye des Châteliers.
  Ils renforcèrent également les fortifications de St Martin.
Fortifications de l'Île de Ré

  Après avoir remis le culte catholique en place à côté du culte réformé dans les cités protestantes du sud de la France (en conformité avec l'Edit de Nantes), Louis XIII confia à Richelieu, en 1627, le réglement  du cas de La Rochelle considérée comme le bastion calviniste le plus représentatif. Il fallait, selon ses mots, "couper la tête du dragon".


  Informés des intentions de Louis XIII, les Rochelais firent appel aux états réformés amis : Angleterre, Ecosse, Pays-Bas, Saxe...

  Ce fut Buckingham, le plus Français des Anglais (courtisan de la reine de France, Anne d'Autriche), qui répondit le premier, trop satisfait sans doute d'en découdre avec le roi de France. Le 12 juillet 1627, dans l'impossibilité de faire mouiller sa flotte de 100 navires dans le port de La Rochelle, il décida de débarquer sur l'île de Ré, protestante, mais restée fidèle au roi de France (Edit de Nantes).
Le port du fort de La Prée en 2018

  C'est à Sablanceaux que les Anglais s'installèrent. Attaqués aussitôt par Toiras, ils résistèrent et entreprirent le siège de St Martin. L'erreur initiale de Buckingham fut d'avoir négligé le fort de La Prée. 



Victoire du français Schomberg sur les anglais
sur l'île de Ré - Dessin de 1627 par Mathonière
Les Anglois à gauche - Les françois à droite

  En effet, c'est par le petit port du fort que les Français royalistes purent réapprovisionner les Rhétais affamés le 7 octobre 1627. Attaqué ensuite par l'armée royale, sans renforts notables de la part des Irlandais ou des Hollandais, Buckingham décida le 27 octobre d'abandonner et de rentrer penaud en Angleterre, après un ultime revers en mer.


Digue de La Rochelle - 1627
Reddition de La Rochelle


  Depuis le 10 septembre 1627, le blocus terrestre de La Rochelle était en place. La défaite de Buckingham sur l'île de Ré en octobre permit à Richelieu, dès le 30 novembre, de faire ériger, par les maçons de la Creuse, une digue aux abords du port de La Rochelle pour empêcher les ravitaillements par mer. C'est la 3ème phase du conflit.

Richelieu sur la digue de La Rochelle en 1627
peinture par Motte










  La digue fut construite entre Chef de Baie et la pointe des Minimes en passant par la position actuelle de la balise Richelieu (bâbord du chenal d'accès au vieux port). 

Siège de La Rochelle - Gravure de Bella - XVIIème
La digue construite par Richelieu pour interdire l'accès
de la ville aux secours en armes, en hommes et en vivres
  Deux expéditions anglaises furent organisées en mai et en septembre 1628 pour réapprovisionner la ville et tenter de sauver ses habitants de la famine. Les 2 entreprises échouèrent devant les défenses mises en place par Richelieu, principalement la fameuse digue qui résista aux assauts lors de l'attaque de septembre.

   La Rochelle affamée capitula le 28 octobre 1628. Il ne restait plus que 5 000 habitants sur les 28 000 que comptait la ville auparavant. La Rochelle perdit son indépendance ainsi que tous les avantages fiscaux acquis par le passé.

Louis XIII
 vainqueur à La Rochelle
  Les termes de la "Paix d'Alès" du 28 juin 1629 mirent fin aux prérogatives particulières des Huguenots en France, ne conservant que l'autorisation de pratique du culte réformé en marge de la suprématie catholique.

  La Rochelle mit trente ans à retrouver une activité économique normale, notamment grâce à son port qui devint la porte principale de la France vers les pays nordiques, les Caraïbes, le Brésil et le Canada.

Le sort des Huguenots

Dragonnade
  Dans les années qui suivirent, le pouvoir mit tout en oeuvre pour obliger les protestants à se convertir au catholicisme. Intimidations, évictions, taxations supplémentaires étaient la règle. Il était interdit de chercher refuge dans des pays plus accueillants.
  A partir de 1681, les compagnies de dragons furent envoyées pour convertir les disciples de Calvin. En 1685, l'Edit de Nantes fut abrogé par Louis XIV et la deuxième dragonnade fut encore plus virulente. Les protestants furent alors rayés de la carte, ils n'existèrent plus officiellement. Ils ne retrouvèrent leurs droits civiques qu'en 1789, avec la "Déclaration des droits de l'homme et du citoyen".

  Souvent d'un niveau intellectuel élevé et bien formés dans le commerce et les techniques avancées  autant que dans la banque ou les métiers manuels artisanaux, les candidats à l'exil furent accueillis à bras ouverts dans les pays amis réformés, en premier lieu les Pays-Bas et l'Angleterre, les pays du "Refuge".
  La France perdit alors  beaucoup de dynamisme et de compétences. Les descendants de ces exilés furent, par exemple, à l'origine de la rédaction de la constitution des Etats-Unis qui influença fortement la révolution française. Par ailleurs, les francs-maçons d'Angleterre et d'ailleurs, doivent beaucoup à Jean-Théophile Desaguliers, grand maître élu en 1719, qui était le fils d'un pasteur rochelais exilé à Londres.

Cas particulier de l'île de Ré

  Le XVIIème siècle, surtout dans sa seconde moitié, fut une période troublée en Europe avec des conflits et des retournements d'alliances en série.
  Malgré cela, l'île de Ré bénéficia encore de conditions commerciales particulières. Elle était considérée comme une province étrangère au royaume de France et continua d'échanger avec les pays nordiques: du vin et du sel contre des bois de différentes essences au retour.


Caraque - XVIIème siècle
  L'activité portuaire de St-Martin-de-Ré fut, durant cette période, beaucoup plus importante que celle de La Rochelle. Les aménagements entrepris de 1594 à 1685 transformèrent le havre d'échouage d'antan en un vrai port avec des quais maçonnés et des cales d'embarquement. Le bassin à flot viendra plus tard, au XIXème.
  De 1650 à 1700, selon Jacques Boucard,  1 822 bateaux quittèrent St Martin contre 220 pour La Rochelle (8 fois plus). Certains convois devaient parfois contourner l'Ecosse pour aller livrer la Suède, les Pays-Bas ou le Danemark.


Temple protestant de St Martin (2018)
  Nombre de Huguenots rhétais choisirent l'exil, entraînant une désorganisation du commerce mais permettant à leurs proches, restés sur l'île, de prendre le relais.
  Le seul lieu de culte huguenot - modeste - qui subsiste de nos jours se trouve à St Martin.


2 - 7 - Initiatives militaires du Grand Siècle

  Après la reddition de La Rochelle en 1628, Louis XIV fit détruire les fortifications dites "protestantes" pour supprimer la notion de cité indépendante et ouvrir ainsi la ville sur la France catholique. Seules les fortifications (les 3 grandes tours) côté mer, furent conservées.
  Quarante années plus tard, les choses avaient évolué. Le conflit était quasi-permanent avec l'Angleterre et les Pays-Bas.

Arsenal de Rochefort

  Sur proposition de Colbert et malgré les préférences religieuses de la région, le roi de France choisit, en 1660, Rochefort pour en faire le pôle militaire maritime royal de la façade atlantique.


Rochefort en 1690

  Il fut alors décidé de reconstruire des fortifications afin de protéger La Rochelle et Rochefort des possibles attaques venant du Nord, puisque les sympathies pour les réformés étaient toujours très marquées en Charente. Il fallait préserver l'arsenal de Rochefort qui construisait les navires de guerre de la marine française. De 1666 à 1927, 550 navires furent construits.

  C'est la frégate l'Hermione, construite en 1778, qui reste dans nos mémoires grâce à la réplique réalisée à Rochefort entre 1997 et 2014 (lancée le 6 septembre 2014 - photos ci-dessous).


Rochefort 2018 - La Corderie Royale - A gauche les 2 formes de radoub - A droite le port de plaisance -
Le bâtiment de la corderie (long de 340 mètres) permettant de fabriquer des cordages de 185,2 mètres (une encablure)

Réplique de l'Hermione en cours de construction 

Hermione dans la forme de radoud le 6 mai 2014 (JCL)






Hermione le 6 mai 2014 (JCL)









  
 Après avoir acheté sur ses deniers personnels le navire "La Victoire" en 1777 pour un premier voyage clandestin en Amérique du nord, le marquis de La Fayette armera la frégate l'Hermione, flambant neuve, en 1779, pour rejoindre l'armée de George Washington et devenir l'un des acteurs majeurs de la victoire de Yorktown qui permit de bouter les anglais hors des territoires qui devinrent les Etats-Unis. La Déclaration d'Indépendance et la Constitution en découlèrent directement. Ce qui n'était pas pour déplaire au roi de France.


Transportons-nous en 1779 - La Fayette longe la côte sud de l'île de Ré à bord de l'Hermione - Cap vers la liberté -

Fortifications

  A partir de 1689, la stratégie de Vauban visant à protéger l'arsenal de Rochefort et la ville de La Rochelle s'articula autour de 18 sites répartis dans toute la zone des pertuis jusqu'à la boucle de la Charente ou se situe Rochefort et son arsenal.

Carte anglaise du XVIIème
  Voici la liste provenant du blog "Les 18 chantiers de Vauban" :
- A La Rochelle : enceinte fortifiée de la ville et batteries à Chef de Baie et aux Minimes ;
- Sur l'île de Ré : Tour fanal des Baleines, 3 redoutes aux Portes, au Martray et à Sablanceaux, la citadelle de St Martin et le fort de La Prée ;
- Sur Oléron : citadelle de Château d'Oléron, tours à Chassiron, batterie aux Saumonards et fort au Chapus ;
- Batterie sur l'île d'Aix, fort d'Enet, château de Fouras, redoute sur l'île Madame et forts de part et d'autre de l'estuaire de la Charente à Lupin et à La Pointe ;
- Fort Boyard prévu mais réalisé seulement au XIXème siècle.

  Revenons aux fortifications qui concernent l'île de Ré, gardienne des pertuis.
  Alors que le port de La Rochelle retrouvait une grande activité et que les premiers navires étaient déjà sortis des chantiers de Rochefort, Vauban confia à l'ingénieur Ferry, en 1681, la réalisation de la citadelle et de l'enceinte de St Martin ainsi que le réaménagement du fort de La Prée sur la base des plans de La Favollière.

Saint-Martin









  A St Martin qui comptait 2 200 habitants , il s'agissait de réaliser une enceinte fortifiée capable de recevoir l'ensemble de la population de l'île (16 000) en cas d'attaque ou d'invasion. Il fallait également assurer la surveillance des pertuis contre toute attaque navale visant La Rochelle, Rochefort ou Brouage.


Citadelle St Martin
 Fortifications et port autonome
Port de St Martin





St Martin - Porte des Campani (ouest)
  
Eglise St Martin
  L'église de Saint-Martin-de-Ré a été construite entre le XIVème et le XVIème sur les ruines d'un édifice datant du XIème siècle. C'était un bâtiment fortifié. Elle a été tour à tour construite, détruite, reconstruite , bombardée, effondrée, modifiée ou incendiée par les belligérants successifs qui ont sévi dans cette région : Saxons, Vikings, Anglais, Hollandais, catholiques ou protestants...  L'édifice actuel, ou ce qu'il en reste, date, en majeure partie, du XVIème. Il permet d'observer le panorama complet sur la  ville et ses environs.


Vue panoramique depuis le clocher de l'église

Fort de La Prée - Redoutes des Portes, du Martray et de Sablanceaux - Tour-fanal des Baleines - Fort du Grouin à Loix


Fort de La Prée en 2018
Redoute du Martray en 2018
  Les redoutes étaient destinées à protéger une zone potentielle de débarquement comme ce fut le cas en 1627 par les anglais de Buckingham sur la pointe de Sablanceaux (voir en 2-6).


Redoute de Sablanceaux en 2018
La redoute des Portes a disparu
sous la chapelle
- JCL le 21 sept. 2019 -


  Ces constructions étaient de petites places fortes équipées pour dissuader les assaillants et éventuellement tenir un siège (eau, canons, poudrière et personnel compétent).


La tour-fanal des Baleines - 1682
  L'ensemble fut complété en 1682 par une tour-phare (27 mètres - 1 seul feu) implantée à la pointe des Baleines à l'extrême-est de l'île (photo ci-contre). Associée en 1685 à la première tour de Chassiron sur l'île d'Oléron (33 mètres - 2 feux superposés - dessin dans la bande latérale), elle permettait de contrôler le trafic maritime du pertuis d'Antioche et du pertuis breton.

Implantations fortifiées sur l'île de Ré - Fin 17ème siècle
  Les fortifications de Vauban furent complétées en 1863 par le fort du Grouin, à Loix, qui remplaça un emplacement de défense rudimentaire (carte ci-contre).

Fort du Grouin en 2018








2 - 8 - Amers rhétais


Phare des Baleines
Le Phare d'Alexandrie reconstitué
7ème merveille du monde

  Le plus emblématique des amers sur notre planète reste le phare d'Alexandrie. Réussir à évoquer cette merveille de l'antiquité dans un blog consacré à l'île de Ré relève sans doute de l'opportunisme mais également de l'intérêt porté aux réalisations remarquables de nos anciens. En fait, la raison provient du mot "phare" qui vient de "pharos", l'île sur laquelle a été érigé le fameux phare en -287 sous le règne des Ptolémée.
  Le terme "amer" est plus récent. Il est issu du langage nordique (Merki) apporté par les normands au XIIème siècle. Ce terme, qui signifie "borne ou limite", est intégré dans la langue française depuis le XVIIème.


Le phare des Baleines dominant la tour-fanal de 1682
  Incontestablement, sur l'île de Ré, le Phare des Baleines constitue le meilleur repère pour les marins qui croisent au large des pertuis. C'est l'un des plus beaux phares de France. Il culmine à 57 mètres et comporte 257 marches. Mis en service en 1859, il remplace la tour-fanal datant de Vauban.
257 marches - JCL le 20 05 2005

Vue du phare - La conche des Baleines - JCL le 20 05 2005















Clocher d'Ars
Eglise St Etienne Ars-en-Ré

  Construite au XVème siècle à l'emplacement d'un ancien prieuré, l'église catholique St Etienne d'Ars-en-Ré est dotée d'un beau clocher de 40 mètres qui fut un repère maritime dès sa construction.


L'amer d'Ars et les moulins
    

  Comme le pignon de l'Abbaye des Châteliers au XIXème, le clocher est peint en noir et blanc pour améliorer la visibilité depuis les pertuis. 

Clocher de Ste Marie-de-Ré

Les roses trémières, les vignes, les cultures et le clocher de Ste-Marie-de-Ré
Ste-Marie-de-Ré
 Construite au XIIème et fortifiée au XVème siècle, l'église est dotée d'un clocher du XIVème, construit en pierre, qui a été conservé lors des évolutions successives. Il fut à une époque peint en noir et blanc comme celui d'Ars.
  Pour les marins qui fréquentent le pertuis d'Antioche, il constitue le repère remarquable sur babord avant le phare de Chauveau (1842 - voir en 3-1) et la balise du Lavardin pour accéder au chenal de La Rochelle. 

Chapelle de La Noue (amer légendaire du VIème siècle)

  Une bien jolie histoire est à l'origine de cette chapelle qui constitue le seul lieu de culte du village de La Noue, intégré depuis à la commune de Ste-Marie.
La Noue - Chapelle St Sauveur - 2018
  On raconte qu'en 596, une violente tempête provoqua le naufrage d'un vaisseau sur les banches de La Noue et que la grande dame d'Espagne qui voyageait à son bord fut sauvée par les Rhétais.
  En remerciement, la naufragée* fit édifier une chapelle sur la pointe rocheuse de la rive orientale du petit bras de mer s'enfonçant à l'époque assez profondément, jusqu'au centre du village actuel de La Noue et constituant un havre appelé "Le Grand Port".

Sur cette ancienne carte on voit le bras de mer
à partir de l'anse du grand Port (disparu au XIXème)
  D'après la légende, la chapelle, sur son éperon, constituait un excellent repère pour les marins (les clochers et les phares n'existant pas encore). 


Chapelle St Sauveur - JCL le 8 08 2014
  Le prieuré datant du XIIIème, érigé sur cet emplacement, a été détruit lors des guerres de religion et la chapelle actuelle date du XIXème. Une cérémonie religieuse est encore organisée chaque année, le 6 août, avec une procession jusqu'au rivage, pour remercier St Sauveur de sa clémence (voir en 3-1 à La Noue).

*en 596 le royaume wisigoth s'étendait du centre de l'Espagne jusqu'en Aquitaine et en Aunis. Le roi Récarède venait d'interdire l'arianisme et d'adopter le catholicisme romain. D'où l'hommage à St Sauveur par cette riche Wisigothe.

  Pour être complet concernant la liste des sentinelles gardiennes de Ré, il convient de citer également le phare de Chanchardon sur la côte sud à la pointe de Grignon (1919) ainsi que la tour des Îlates qui balise la rade de St Martin.

2 - 9 - Ecluses à poissons

Principe d'une écluse
  Les écluses ou pêcheries ont une histoire mouvementée. Les premières constructions de pièges à poissons apparurent voici environ 1 000 ans.
  Les écluses en pierre se développèrent au XIVème et XVIème siècle et jusqu'à l'époque de Colbert qui était favorable à leur implantation. Bien que construites sur le domaine public, elles étaient seigneuriales.
  Considérées par la suite comme nuisibles pour la ressource en poissons et dangereuses pour la navigation, elles furent, tour à tour, autorisées, contrôlées ou interdites pour finalement faire l'objet de concessions gérées par les Affaires Maritimes, à partir du XIXème siècle.


Sites d'écluses sur l'île de Ré (ADEPIR)

  Elles furent, par contre, très utiles économiquement pendant les périodes de vaches maigres, principalement au XIXème où on dénombrait 140 constructions sur l'île.
Ecluse "La Moufette" aux Baleines - JCL le 18 09 2010 -
- au montant -






  Elles sont désormais attribuées  à un groupe solidaire qui possède les droits de pêche par part et l'obligation d'entretien. Il reste 15 écluses sur l'île de Ré (carte ci-dessus) et 14 à Oléron.
Ecluse "Le Grand Port" à La Noue - Ste-Marie-de-Ré - JCL le 16 10 2010 - au descendant -

2 - 10 - Le long chemin vers l'île des Pins ou vers l'île du Diable (Calédonie ou Guyane)

  Le bagne fut décidé en 1848 pour succéder aux galères.
  De 1873 à 1938, la citadelle de St-Martin-de-Ré fut l'unique point de passage des condamnés aux travaux forcés vers le bagne de Nouvelle-Calédonie puis celui de Guyane à partir de 1897.

St Martin - Départ
Port de la citadelle - Embarquement -
 Les prisonniers étaient acheminés sous bonne escorte par le train jusqu'à La Rochelle. Le Coligny (ou l'Express) assurait la liaison entre La Rochelle et St Martin-de-Ré avant la création du bac de Sablanceaux en 1909.
La Martinière → Vers Cayenne
 L'embarquement pour le voyage forcé s'effectuait à St Martin.

  Durant cette période, 100 000 bagnards firent escale sur l'île de Ré, en attendant le prochain bateau.
  La transportation, selon le terme de l'époque, durait 5 mois pour la Nouvelle-Calédonie et 3 mois pour Cayenne et le bagne de St-Laurent-du-Maroni (îles du Salut).


Ile des Pins - Nouvelle-Calédonie
Iles du Salut en Guyane - à gauche: l'île du Diable
au centre: l'île Royale - à droite: l'île St Joseph











  Vus en 2018, les sites sont plutôt du type paradisiaque.
Les temps changent...

2 - 11 - L'âne, compagnon des vignerons et des sauniers 


En culottes
  Apparus sur l'île en 1860 dans le cadre des travaux agricoles (vigne, sel, varech..), les ânes communs portaient la culotte afin de les protéger des attaques extérieures des moustiques et des épineux.

Le baudet ou âne du Poitou

  De nos jours, l'élevage du baudet du Poitou s'est développé sur l'île.
  Ces équidés sympathiques font le bonheur des visiteurs, grands et petits. La photo pour les parents et les promenades pour les enfants. Ils font désormais partie du folklore. 



2 - 12 - Le tortillard

Loco Corpet-Louvet n°36 - type 030 - 1898 -
  Chronologiquement et abstraction faite des conséquences des 2 guerres du XXème siècle, l'avènement du chemin de fer sur l'île de Ré semble être, avec le pont routier de 1988, l'un des derniers faits historiques importants ayant façonné ce petit territoire. Les ânes et leurs charrettes, c'est bien, mais la fin du XIXème siècle apporta aux Rhétais le moyen de transport terrestre qui leur faisait défaut.
  La traction vapeur fut mise en service sur l'île en 1898. Le petit train, appelé "tortillard" circulait sur voie dite "étroite" (1 mètre).
  Les locomotives étaient des Corpet-Louvet. Cette entreprise créée en 1855 à La Courneuve fut reprise par Lucien Corpet en 1867 et pérennisée par Lucien Louvet, son gendre, à partir de 1897. Ces 2 ingénieurs ingénieux permirent à cette entreprise de concevoir et de commercialiser 1962 locomotives à vapeur jusqu'à l'année 1952 (vapeur remplacée par le diesel). 
Loco Corpet-Louvet n°31 en gare de Sablanceaux
St Martin - Porte Toiras
Loco Corpet-Louvet n°33
  L'entreprise Corpet-Louvet était spécialisée dans la fabrication de machines affectées aux réseaux secondaires et aux tramways, mais construisait tous les types de matériels, quelle que soit la largeur des voies.
En vert : la ligne du Tortillard entre Sablanceaux et Les Portes
par Ste Marie,La Noue, La Flotte, St Martin, Bois,
La Couarde, Ars et St Clément
  Pour l'île de Ré, le réseau fut mis en service en 1898. Il s'étendait sur 36 km, de Sablanceaux aux Portes en passant par Ste Marie, La Noue, La Flotte, St Martin, La Couarde, Ars, Le Martray et St Clément dont le phare des Baleines (carte ci-contre).


Ancienne gare du "tortillard" au port d'Ars
  Cinq locomotives Corpet-Louvet, modèle 30, animaient les rames.
  Ce train fut un progrès énorme pour l'île mais aussi un lieu de rencontre et de convivialité pour les rhétais de toutes origines.
  Le réseau transportera des voyageurs et des marchandises jusqu'en 1934 et sera démantelé en 1947 après avoir été relancé et utilisé par l'occupant pendant la 2ème guerre mondiale. Pour témoigner de cette aventure une trace du réseau est visible, par exemple, au port d'Ars (ci-contre)
  Le profil du trajet du chemin de fer a été en grande partie réutilisé pour les routes et surtout pour les pistes cyclables (chap. 3).

2 -13 - Après le bac → le pont

  Au Moyen Age, les liaisons maritimes avec La Rochelle (pointe de la Repentie) aboutissaient au port Chauveau près du fort de La Prée et de l'abbaye des Châteliers.


Liaison Ré / La Rochelle - Le Coligny - 1899 -
Vapeur à roues à aubes (comme sur le Mississipi)
Le bac New Rochelle - 1934
  Dès 1835, un service régulier s'organisa entre le Vieux Port de La Rochelle et les ports de St Martin, La Flotte et Rivedoux sur l'île.

Le Pont de Ré (à droite le ponton de l'ancien embarcadère de Sablanceaux)



 
  Après 2 appontements fixes construits en 1880 et 1909, un embarcadère flottant, plus efficace, fut mis en service à Sablanceaux en 1938. 

  La fréquentation des liaisons maritimes entre l'île et le continent ayant fortement augmenté, il devint urgent de trouver une solution de remplacement aux navettes par bacs. Un tunnel fut envisagé, mais le coût élevé fit orienter la décision vers un pont. Celui-ci, terminé en 1988, reliant les pointes de Sablanceaux et de La Repentie sur le continent, se déploie en une élégante courbe sur 3 000 mètres, 28 piles et 42 mètres au point culminant. Le tirant d'air (espace libre pour le passage des bateaux) est de 30 mètres aux plus hautes eaux. C'est le 2ème plus long pont de France.


Elégance au couchant
















Ste Marie de Ré - JCL le 25 06 2014 -
3 - Epoque contemporaine

  Pour parcourir et explorer l'île de Ré de nos jours, nous proposons d'utiliser l'emblème de ce territoire : le "vélo" de randonnée.



JCL le 17 mai 2008
 Cent-dix kilomètres de pistes cyclables sont aménagés. Voici  quelques suggestions de promenades.
Les pistes cyclables de l'île en 2018


   Des images valent mieux qu'un long discours. Ci-après, quelques idées qui inciteront à aller découvrir !

3 - 1 - Cap à l'est : Les Grenettes→ Sablanceaux→ La Flotte→ La Noue

Les Grenettes
La vague des Grenettes
  Spot bien connu des amateurs de glisse, entre Bois-Plage et La Noue, les
Grenettes offrent le calme et la sérénité des sites à l'écart des routes fréquentées (accès à partir de La Noue).
Au couchant entre Grenettes et La Noue - JCL- le 17 05 2014 -

La Noue - Place des Tilleuls - 2014 -
La Noue

  Centre commercial du village, la place des Tilleuls accueille un marché tous les jours de l'année, très complet en saison estivale.
Célébration du 6 août à La Noue - JCL le 6 08 2014 -
  Au VIème siècle, une riche espagnole fut sauvée par les Rhétais à la suite de son naufrage. Une procession est organisée chaque année entre la chapelle St Sauveur et l'anse du Grand Port. Croyants ou libres-penseurs, les participants contribuent à préserver la mémoire des faits historiques (voir en 2-8).


De La Noue à Ste Marie par le chemin des vignes
JCL le 9 08 2018
  Sainte-Marie-de-Ré

Voir également Ste Marie en 2-8




Atalante - Thalassothérapie - Ste Marie
En arrière-plan le vignoble - au fond le pertuis breton


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 Le centre de remise en forme de Ste Marie vous propose de "bien bouger-bien manger", le tout au bord de l'eau sur le pertuis d'Antioche.

Chauveau à marée basse - JCL le 13 08 2018
 Gisement conchylicole sauvage à découvert

Chauveau

  Domaine privilégié de la pêche à pied, le gisement de Chauveau n'est accessible que lors des marées à fort coefficient.

 Sablanceaux
Plage de Sablanceaux - au loin le phare de Chauveau

Pointe de Sablanceaux


Rivedoux   Après Sablanceaux, la piste cyclable se faufile sous le pont pour atteindre le spot de kite-surf de Rivedoux.
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Rivedoux-Plage - paradis du kite-surf
Merci au photographe B.Rigier pour cette image
qui montre bien la proximité Châteliers/La Prée

Fort de La Prée et Abbaye des Châteliers

Voir également le chapitre 2-4 pour Les Châteliers et le chapitre 2-7 pour le fort de La Prée.
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La Flotte

La Flotte-en-Ré - Le port est désormais protégé
 par une porte coulissante anti-submersion
Le marché médiéval de La Flotte
 JCL le 17 10 2014 -
 Considéré comme l'un des plus beaux villages de l'île, La Flotte présente son port et son front de mer, mais également ses commerces, ses ruelles, ses restos et surtout son vieux marché (ci-contre, bien propre, bien rangé,  après l'affluence matinale).

Lumière du soir à La Flotte -  JCL le 10 09 2016 -
 Mouillage en eaux libres le long du front de mer 




  Retour vers La Noue par la piste cyclable qui passe aux Durancières (centre hippique) et au Clémorinants.






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3 - 2 - Centre de l'île : La Noue→Peu des Aumonts→St Martin→Loix→Le Martray→La Couarde→La Noue

Point culminant de l'île - Peu des Aumonts - 19 mètres -
  Au départ de La Noue, sur la commune de Bois-Plage, la piste cyclable passe à proximité du Peu des Aumonts, point culminant de l'île, à 19 mètres (petit panneau discret à droite de la piste). L'accès est très mal balisé, mais les sentiers au sein de ce bois à l'état sauvage sont très agréables.


St-Martin-de-Ré

St Martin - Bassin à flot (au fond) et havre d'échouage
au centre l'île
Hotel de Toiras sur le port de St Martin
    Au chapitre 2-7, nous nous sommes intéressés aux fortifications et en 2-10, nous avons évoqué la citadelle.




Nocturne à St Martin
  La cité la plus connue de l'île de Ré est appréciée pour son esprit axé sur les activités maritimes, mais aussi pour ses ruelles, commerçantes ou non, ainsi que pour son marché nocturne.

St Martin - Plage de la Cible


  Aborder la cité par l'Est permet de profiter de la plage de La Cible et ensuite de passer entre la citadelle et le port des bagnards pour visiter St Martin.



Rade de St Martin - Bois Henri IV -
Sur le chemin des ostréiculteurs,
 les parcs sur la rade de St Martin



  Sur le chemin des ostréiculteurs entre St Martin et La Couarde, on peut admirer, s'arrêter et déguster. La côte nord de l'île est le paradis des amateurs d'huîtres.

Loix - Port et moulin à marée - Huile sur toile -

Loix
Loix
  Après le bois Henri IV entre La Couarde et Le Martray, il faut s'intéresser au village authentique de Loix. Puis, près de la Pointe du Grouin, vous trouverez le joli port et son moulin à marée (ci-dessus)

Le Martray

Tempête du 28 février 2010 - La digue cède au Martray
  La digue du Boutillon a une histoire récente très fournie. La tempête Xynthia de février 2010 a mis en lumière la grande vétusté des protections (digues) des côtes françaises et notamment de celles de l'île de Ré.

  Plusieurs zones littorales de Ré ont été touchées comme La Noue, Les Portes ou La Couarde, mais c'est au Martray que la catastrophe a été la plus spectaculaire. La digue du Boutillon a cédé, offrant une large brèche aux assauts de l'océan qui méritait, ce jour-là, de retrouver son appellation antique de "mer sauvage".
  Pendant quelque temps, Ré a retrouvé, en 2010, sa configuration du VIIIème siècle, divisant à nouveau ce petit territoire en plusieurs parties.
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Petite analyse technique du risque de submersion pour l'île de Ré
 Il
 faut noter que l'altitude maximale de l'île est annoncée à 19 mètres au Peu des Aumonts sur la commune de Bois-Plage, donc dans la partie principale de l'île. Sachant que celle-ci est référencée par rapport au niveau moyen de la mer (à Marseille...!), nous devons par conséquent, pour le risque de submersion, ajouter la hauteur positive du marnage le plus élevé (coef. 120 tous les 3 ans), soit 3,5 mètres à La Rochelle, pour apprécier le niveau réel de l'eau (sans vagues). Nous obtenons donc 15 à 16 mètres d'altitude maximale pour Ré, à laquelle il faut retirer la surcote causée par la dépression et les vents tempétueux qui a été de 1,5 mètre en 2010. Il ne reste plus alors que 14 mètres au plus haut point de l'île, ce qui montre clairement la nécessité de protéger les côtes sachant que la planète parcourt un cycle de réchauffement qui va faire augmenter le niveau des océans.

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  Après la mise en place, dès 2010, d'éléments provisoires permettant de reconstituer une partie des protections sur l'ensemble de l'île, le chantier principal a démarré au Martray en 2013 et s'est achevé en 2017.

Digue du Boutillon 2017-

⇒ 716 mètres pour assurer l'intégrité du territoire.
Profil de la digue côté océan








La Couarde

La Couarde - centre village
La Couarde - Lumière sur le Goisil











  Le joli village de La Couarde a le don d'ubiquité. Au sud, sur le pertuis d'Antioche, il vous offre les plages. Au nord, dans le dédale des canaux et des marais, il abrite la flotte du village avec accès au pertuis breton par la rade de St Martin. 

Bois-Plage 

Bois-Plage-en-Ré - La marché -
Deux au "Pas des Boeufs" - JCL le 13 09 2018 -



Moulin du Morinand









  Déjà évoquée dans les chapitres précédents pour les Gouillauds ou le Peu des Aumonts, la commune possède une façade maritime enviable avec des plages de sable en enfilade : Les Gouillauds, Gros Jonc, le Pas des Boeufs, les Gollandières ou le Petit Sergent. Par ailleurs, le marché de Bois-Plage est connu et apprécié de toute l'île, en toute saison.

Fin de ce deuxième périple et retour à La Noue.

3 - 3 - Cap à l'ouest : Ars→St Clément→Phare des Baleines→Les Portes→Trousse-chemise→retour 


  A l'écart des routes de passage, la partie occidentale de l'île est très appréciée pour sa tranquillité et sa discrétion. Les propriétés sont protégées des regards par les murs traditionnels de Ré et par les plantations d'essences locales comme les pins maritimes, chênes verts, acacias ou tamaris qui sont très bien acclimatés et apportent un ombrage accueillant sur les terrains privés mais aussi et surtout dans les bois et forêts communaux comme Le Lizay, Trousse-chemise, St Clément, Les Portes ou le Bois Henri IV.


   Ars-en-Ré

  Nous avons, dans nos petits rappels historiques précédents, déjà évoqué l'église St Etienne, emblème des amers, mais aussi l'ancienne gare du tortillard que l'on peut admirer sur le port.


Pros de la glisse à Grignon
  On peut noter sur la côte sud à hauteur d'Ars, le site de la Pointe de Grignon, l'un des 8 lieux très prisés des amateurs de glisse et de vagues sur l'île de Ré.
Chanchardon sur le pertuis d'Antioche
A l'horizon, l'église St Etienne
      
    En face, à 2 milles au large, le phare-sentinelle de Chanchardon balise le bord de la faille du pertuis (paradis des bars et des dorades).


Ars-en-Ré et son fier débouchant sur le pertuis breton
Entrée de l'ancien port






  Côté pertuis breton, le fier d'Ars (le mot "fier" pourrait venir du mot norvégien fjord) est le passage obligatoire pour accéder aux ports d'Ars, l'ancien et le nouveau, bien visibles sur la carte ci-contre entre Ars et le fier.


St-Clément-des-Baleines


St Clémént

Le phare du XIXème et la tour-fanal du XVIIème








   Joli village de la côte sud, à l'écart des routes de passage, St Clément est surtout connu par la présence des phares, l'ancien appelé tour-fanal et le nouveau construit au XIXème (déjà cités en 2-8), ainsi que par la superbe plage de la Conche des Baleines.

La Conche des Baleines - 3 km de sable fin -

Les-Portes-en-Ré



La vague du Petit Bec - Merci au rhétais Gaël Contal - Rhê le 15 12 2018 -
  Evoqués au début de ce récit pour leur occupation humaine dès le néolithique, les sites de la pointe nord de l'île comme Le Lizay, Le Petit Bec et Diamond Head accueillent désormais les pros de la glisse aquatique.


Les Portes - Parade du club de voile



   Le club nautique des Portes, sur la plage du Gros Jonc, et la plage de l'Anse du Fourneau sont les points de rendez-vous  des amateurs de voile.


Trousse-chemise - JCL le 27 08 2012 -
  Trousse-Chemise, son bois et sa plage, ne trahit pas sa légende et le banc du Bûcheron reste un lieu mythique pour les baigneurs, promeneurs et pique-niqueurs nautiques venant s'échouer volontairement à la pointe du Fier.

La pointe et le chenal du Fier d'Ars
 Le banc du Bûcheron de chaque côté
La plage et le bois de Trousse-Chemise à droite






Le petit bois de Trousse-Chemise











 La Grange à Sel
Le port des Portes en 1930 - La grange à sel -

  Appelé désormais la "Maison du Fier", ce hangar abritait la réserve de sel qui était destinée a être embarquée au port des Portes.


La Maison du Fier en 2013
 Fief de Ligue de Protection des Oiseaux (LPO)







La Maison du Fier - Rénovée en 2000 -
  En longeant le chenal du vieux port sur sa rive gauche, on accède à une zone humide fréquentée par une grande quantité d'oiseaux (aigrettes, cormorans, goélands, avocettes, spatules.....). Au début de l'été, les roses trémières font un très joli premier plan pour les photos-souvenirs.


Zone humide entre le chenal du vieux port et le chenal du Roc - JCL - 14 07 2015 - 
A vélo 

Le Lilleau des Niges

  Domaine protégé, géré par la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), le Lilleau des Niges est un refuge pour les espèces courantes ou endémiques mais aussi et surtout pour les migrateurs.  
  Venant des Portes, à partir de la Maison du Fier, se diriger vers la réserve naturelle, en vert sur la carte ci-contre, puis rejoindre Ars.


Lilleau des Niges
Lilleau des Niges


Lilleau des Niges 
Lilleau des Niges  - Ibis sacré
Lilleau des Niges - Bernaches -











Lilleau des Niges  - Gorge bleue


Lilleau des Niges  -  Echasse blanche
  







  En plus des moutons, voici, ci-dessus, quelques spécimens parmi les espèces que l'on peut admirer dans la réserve : aigrette, avocette, barge à queue noire, bernache, gorge bleue, goéland, spatule, tadorne...,

Régate annuelle

  Pour compléter ces promenades à vélo, les amateurs de voile peuvent participer ou admirer le "Tour de Ré".
Tour de Ré

  Cette régate, ouverte à tous, est organisée chaque année, au mois de mai/juin (le 22 juin en 2019) par la SSR (Société des Régates Rochelaises).

Tour de Ré 2017

4 - A vous de découvrir : à pied, à vélo, en bateau...sans auto.

Toutes voiles dehors - Vue d'artiste -
   

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